Le sud-est de l’île est venu au cœur de l’actualité pour une triste raison mais cela aurait permis de montrer toute son importance. C’est sur cette côte que sont venus les premiers marins hollandais qui vont tenter la première colonisation de l’île. Leur présence est visible à Grand Port et Ferney mais les autres localités ont aussi de belles riches à découvrir ou redécouvrir.
Cette partie de l’île est séparée de Mahébourg, point d’ancrage de la région par le Pont Cavendish, aussi connu comme le Pont La Ville Noire, qui enjambe la rivière La Chaux peu avant son embouchure. C’est une œuvre magistrale de l’ingénieur Paul Le Juge pendant le gouvernement de Sir Cavendish Boyle. Long de plus de 150 m (507 pieds et 6 pouces), il fut inauguré le 28 mars 1911. Il a été restauré à l’occasion de son centenaire avec l’aménagement d’une voie piéton, il devrait bientôt connaître une rénovation et un agrandissement pour accommoder le trafic grandissant.
Ville Noire, un faubourg de Mahébourg, est différente car plus agricole avec les champs de canne qui bordent les rivières et les champs de manioc qui mènent à la fierté du coin et de Maurice : la seule biscuiterie de manioc au monde, fondée par Hilarion Fabien Rault en 1870. Elle est plus que jamais en activité, à l’inverse de l’ancien four à chaux qui était le cœur de cette bourgade et qui a cessé ses opérations avec l’arrêt de l’exploitation des récifs coralliens.
En continuant vers le nord on enjambe le ruisseau Délices pour arriver à Petit Bel Air qui abrite un cimetière qui date de la colonisation française. Si les tombes sont muettes, les inscriptions ont beaucoup à raconter sur les familles qui ont habité la région il y a plus d’un siècle.
Un peu plus loin, un autre cours d’eau, la rivière des Créoles avec des aménagements en béton qui rappellent que ce lieu est utilisé par les dévots de Muruga pour le Cavadee. Et comme pour montrer qu’on est bien à Maurice, deux cents mètres plus loin, on trouve une mosquée à l’entrée du village de Rivière des Créoles. Puis c’est, Ferney (nom d’origine Voltairienne, probablement la même que celle du ruisseau des Délices) avec au milieu des mangroves, le monument rappelant le débarquement des Hollandais.
Toutefois, c’est au village voisin que les traces de leur passage sont plus visibles Grand Port, plus précisément avant l’église Notre Dame de Grand Pouvoir, en face de l’école primaire. Ce site historique est littéralement le berceau de l’île Maurice. Les Hollandais l’utilisèrent comme lieu de détente et comme base défense pour protéger les lignes commerciales maritimes de l’océan Indien au XVIIe siècle. Après leur départ, les Français y installèrent le premier gouvernement avant de le transférer à Port-Louis. Ils le convertirent en un lieu fortifié contre les risques d’invasion anglaise avant de l’abandonner à la création de la ville planifiée de Mahébourg en 1805-06. Certaines parties des ruines sont dans un excellent état de conservation et on peut même voir les joints en chaux de l’époque.
On ne pourrait pas dire de même des anciennes installations de stockage de carburant situées dans le village de Bois des Amourettes. Les grandes cuves rouillées sont envahies par la végétation alors que les bâtiments abritant les pompes sont ouverts à tous les vents. Mais le charme de Bois des Amourettes est ailleurs. Dans le petit bois qui jouxte la mer et se prête aux rencontres coquines ou encore sur la longue jetée qui se pose en poste d’observation de la baie de Grand Port avec les îles de La Passe et du Fouquet juste en face. Ici également les bancs publics invitent les amoureux. Le nom du lieu s’y prête même si en fait il s’agit du nom donné à l’acacia dans certaines régions de France. Qu’importe, voilà un bel endroit pour conclure cette randonnée.
Southeast : Flavours of history and romance
The south-east of the island came in the limelight for a sad reason but showed all its importance. It is on this coast that the first Dutch sailors came to attempt the first colonisation of the island. Their presence is visible in Grand Port and Ferney but the other localities also have beautiful sites to discover or rediscover.
This part of the island is separated from Mahébourg, anchorage point of the region by the Cavendish Bridge, also known as the Pont la Ville Noire, which spans the river La Chaux shortly before its mouth. It is a masterpiece of the engineer Paul Le Juge during the mandate of Sir Cavendish Boyle. Of a length of more than 150 m (507 feet and 6 inches), it was inaugurated on March 28, 1911. It was restored on the occasion of its centennial with the construction of a pedestrian walkway. It should soon undergo renovation and expansion to accommodate growing traffic.
Ville Noire, a suburb of Mahébourg, is different because it is more agricultural with the cane fields that border the rivers and the cassava fields that lead to the pride of the area and of Mauritius: the only cassava cookie factory in the world, founded by Hilarion Fabien Rault in 1870. It is still going strong, unlike the old lime kiln which was the heart of this village and which ceased its operations with the cessation of the exploitation of the coral reefs.
Continuing northward, we cross the Ruisseau Délices to reach Petit Bel Air which shelters a cemetery that dates back to the French colonisation. Although the tombs are silent, the inscriptions have much to tell about the families who lived in the area more than a century ago.
A little further on we come across another stream, the Creole River with concrete structures that remind us that this place is used by the devotees of Muruga for the Cavadee. And as if to show that we are indeed in Mauritius, two hundred metres further on, we find a mosque at the entrance of the village of Rivière des Créoles. Then it is, Ferney with in the middle of the mangroves, the monument recalling the landing of the Dutch.
However, it is in the neighbouring village that the traces of their passage are more visible Grand Port, more precisely before the church Notre Dame de Grand Pouvoir, in front of the elementary school. This historical site is literally the cradle of Mauritius. The Dutch used it as a place of relaxation and as a defensive base to protect the maritime trade lines of the Indian Ocean in the 17th century. After their departure, the French installed the first government there before transferring it to Port-Louis. They converted it into a fortified place against the risk of English invasion before abandoning it to the creation of the planned city of Mahébourg in 1805-06. Parts of the ruins are in an excellent state of preservation and one can even see the lime joints used at that time.
The same could not be said of the old fuel storage facilities located in the village of Bois des Amourettes. The large rusty tanks are overgrown with vegetation while the buildings housing the pumps are open to all winds. But the charm of Bois des Amourettes is elsewhere. In the small wood that adjoins the sea and lends itself to naughty encounters or on the long jetty that stands as an observation post in the bay of Grand Port with the islands of La Passe and Fouquet just opposite. Here also the public benches invite lovers. The name of the place lends itself to it even if in fact it is the name given to the acacia tree in certain regions of France. Anyway, this is a nice place to end this hike.