Cela fait plus de 25 ans qu’Anne Favory pratique l’art de vannerie. Munie de son couteau, elle lisse des lanières de vacoa, elle les tresse ensuite pour en faire des paniers, des objets décoratifs, des coffrets artisanaux contenant des épices, des boîtes à bijoux ou encore des sacs. Nous avons rencontré cette petite dame aux doigts de fée dans sa boutique sise à Chemin la Grotte à Plaine Magnien.
Tendance et écologique, ces petits paniers en vacoa que l’on appelle également des « tentes » à Maurice font partie de la scène locale depuis bien des années. Très utiles pour aller au « bazar » et idéal pour un pique-nique, ces « tentes » servent aussi de panier pour le déjeuner des travailleurs et écoliers. Mais pourtant cet art n’était pas le domaine de prédilection d’Anne. Elle, qui a fait ses débuts dans le domaine du textile s’est reconvertie en vannière à la fermeture de l’usine où elle travaillait. Ce sont sa belle-mère et sa belle-sœur qui l’ont initiée à cet art.
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Melisa Virassamy
« La vannerie est très compliquée pour une personne qui vient de se lancer. C’est un travail éprouvant et qui demande beaucoup d’énergie. Il faut être patient et connaître les bases de ce métier. Pour vous dire, je me suis défilée après quelques semaines d’apprentissages. Je n’y arrivais pas. Ce n’est qu’après un an et demi que j’ai décidé de m’y remettre et d’en faire un métier à plein temps. Avec de la persévérance et la détermination, j’y suis parvenue. J’ai eu le soutien de mes proches, qui étaient déjà dans le milieu. Puis avec les différentes formations mise à la disposition par le gouvernement, j’ai beaucoup appris et cela m’a permis de développer ma petite entreprise. Aujourd’hui nous travaillons avec de gros clients tel que la MCB ou encore Accenture. Je suis très fière de mon parcours. C’est un métier passionnant, même si cela n’a pas toujours été évident », raconte cette habitante de Mahébourg.
Au fil des années, Anne s’est fait un nom dans ce milieu. Grâce à ses formations, Anne a agrandi son entreprise petit à petit jusqu’à pouvoir s’offrir une boutique à Plaine Magnien, ou elle expose ses œuvres. Perpétuant cette tradition artisanale bien ancrée à Maurice, Anne coupe les feuilles de la plante de vacoa qu’elle cultive elle-même, ou qu’elle achète parfois à Le Bouchon, si elle en manque, enlève les épines qui se trouvent tout au long des deux bords de la feuille, avant de la fendre dans le sens de la longueur sur une largeur d’environ un à trois centimètres selon les produits à fabriquer.
Ensuite vient l’étape cruciale, elle les met ensuite à sécher au soleil pendant une à deux semaines dépendant de la météo. Une fois les lanières séchées, vient l’étape du tressage. Selon les commandes, la confection de petits paniers peut prendre entre 45 à 50 minutes ou allant de deux à trois heures pour les plus gros modèles. Si vous êtes fan des « tentes » ou que vous souhaitez apporter une petite touche locale à votre déco à votre chez-vous, Anne sera ravie de vous accueillir dans sa petite boutique pour vous aider à choisir un beau panier.
Basketry, a family history at Anne Favory
Anne Favory has been practising the art of basketry for over 25 years. With her knife, she smoothes strips of vacoa, then braids them to make baskets, decorative objects, craft boxes containing spices, jewellery boxes or even bags. We met this little lady with the fingers of a fairy in her shop located at Chemin la Grotte in Plaine Magnien.
Trendy and ecological, these small baskets made of vacoa, also called « tents » in Mauritius, have been part of the local scene for many years. Very useful for going to the « bazaar » and ideal for a picnic, these « tents » also serve as lunch baskets for workers and school children. However, this was not Anne’s area of expertise. She started in the textile industry and became a basket maker when the factory where she worked closed. It was her mother-in-law and sister-in-law who introduced her to this art.
« Basketry is very complicated for someone who is just starting. It’s hard work and requires a lot of energy. You have to be patient and know the basics of the craft. To tell you the truth, I gave up after a few weeks of learning. I couldn’t do it. It was only after a year and a half that I decided to get back into it and make it a full-time job. With perseverance and determination, I succeeded. I had the support of my friends and family, who were already in the business. Then, with the various training courses provided by the government, I learned a lot and this enabled me to develop my small business. Today we work with big clients such as MCB and Accenture. I am very proud of my career. It’s an exciting job, even if it hasn’t always been easy, » says this resident of Mahébourg.
Over the years, Anne has made a name for herself in this field. Thanks to her training, Anne has gradually expanded her business until she can afford a shop in Plaine Magnien, where she exhibits her work. Perpetuating this artisanal tradition well anchored in Mauritius, Anne cuts the leaves of the vacoa plant that she grows herself, or that she sometimes buys from Le Bouchon, if she lacks some, removes the thorns that are all along the two edges of the leaf, before splitting it lengthwise on a width of about one to three centimetres depending on the products to be made.
Then comes the crucial step of drying them in the sun for one to two weeks depending on the weather. Once the strips have dried, the weaving stage begins. Depending on the order, small baskets can take 45 to 50 minutes to make, or two to three hours for larger models. If you are a fan of « tents » or want to add a little local touch to your home decor, Anne will be happy to welcome you to her little shop to help you choose a beautiful basket.